Monday, 16 September 2013

La tenue de la 1ère conférence pan-kurde remise en question ?


Par Gilles Munier


Officiellement, ce serait pour ne pas interférer avec la campagne des élections régionales au Kurdistan irakien – fixées pourtant depuis longtemps au 21 septembre - que la tenue de la 1ère Conférence nationale kurde, qui devait se tenir à Erbil du 15 au 17 septembre, a de nouveau été reportée. Elle est maintenant programmée pour le 25 novembre 2013.

Selon certains, son report serait dû aux pressions exercées sur Massoud Barzani par les gouvernements turc, iranien et irakien. La conférence devrait en effet entériner la carte des frontières du Grand Kurdistan à peu près identique à celle dessinée par les néoconservateurs étasuniens dans le cadre de leur projet Grand Moyen-Orient.

Des peshmergas irakiens
pour "protéger" le Kurdistan syrien ?

Pour d’autres, outre les remous provoqués par la demande des Kurdes israéliens d’être représentés au Comité d’organisation de la conférence, se pose le différend surgi entre le PDK irakien de Massoud Barzani et le PYD syrien (Partiya Yekîtiya Demokrat - Parti de l’Union Démocratique Kurde en Syrie) qui a pratiquement interdit les activités des organisations liées au gouvernement régional d’Erbil, voire arrêté certains de ses membres. Les Kurdes irakiens, pro-occidentaux, reprochent aussi à l’organisation kurde syrienne, liée au PKK turc, sa trop grande proximité avec le régime de Damas et voient également d’un mauvais œil les combats l’opposant périodiquement aux brigades de l’Armée Syrienne Libre (ASL).De plus, son chef, Salih Muslim, a mis les pieds dans le plat fin août en déclarant qu’il ne pensait pas que Bachar al-Assad soit assez « stupide »pour avoir utilisé des armes chimiques dans la banlieue de la capitale…  

Massoud Barzani qui a toujours eu plusieurs fers au feu a reçu Omar Ose -député kurde au parlement syrien - qui lui a déclaré que le régime de Damas est ce qu’il y a de mieux pour les Kurdes syriens, que Bachar al-Assad est « l’ami des Kurdes » et qu’il n’est pas hostile à ce que des peshmergas irakiens "protègent" la région kurde syrienne, à condition que cela soit en coordination avec lui et ne débouche pas une guerre entre Kurdes.

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